La situation malienne, est si préoccupante que même les nouvelles autorités de Bamako, ne dorment pas. Dans la recherche de solution, beaucoup d’actions sont initiées par ces dernières. A cet effet, une importante délégation malienne a séjourné durant 02 jours dans la capitale togolaise. Cette délégation, conduite par le Ministre malien des Affaires Étrangères, Abdoulaye Diop, a   demandé au Togo de jouer le médiateur entre Bamako, la Cedeao et la communauté internationale.

Par Edmond Sossou

Du Mardi 03 au mercredi 04 mai, une délégation ministerielle du Mali, a eu, une séance de travail avec les autorités togolaises. Ladite délégation, composée du Ministre des Affaires Étrangères, et du Ministre de l’Économie et des Transports, était porteuse d’un message du Colonel Assimi Goïta, le Président du Mali. Le nouvel homme fort du Mali, demande au Président togolais, Faure Gnassingbé, de soutenir l’effort de dialogue malien avec la communauté internationale, notamment la Cedeao. Le président malien, souhaite également que le Togo prenne des initiatives de facilitation au profit de la partie malienne.

Visiblement, le Mali cherche une solution aux multiples difficultés que rencontre le pays actuellement. Notons que, depuis début janvier, Bamako est visé par des mesures de rétorsion économique lancées notamment, par la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ces mesures, visent la réduction de la durée de transition. Alors que, les militaires au pouvoir restent fermes, sur une période de deux ans. Une offensive diplomatique est donc mise en place par les nouvelles autorités maliennes, pour avoir le soutien de leurs voisins de la sous-région et aussi de leurs partenaires occidentaux.

Le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop, a signifié que, l’objectif de la démarche malienne, est de trouver un compromis pour sortir le Mali de cette situation et aussi, renforcer la stabilité de la région. Et selon lui, cette vision peut-être une réalité, grâce au Togo.

Pourquoi le Togo?

L’influence du Togo au sein de la Cedeao n’est pas négligeable. Lomé est un poids lourd au sein de l’institution sous-régionale et a toujours, prêté une oreille attentive aux sollicitations du Chef d’Etat malien, le Colonel Assimi Goïta. C’est donc pour profiter de cette ouverture et avoir un regard plus attentif de la Cedeao et de la communauté internationale, qu’une délégation malienne a séjourné au Togo en début de cette semaine.

Pour plusieurs observateurs, ce rapprochement entre Lomé et Bamako, n’a rien de surprenant. Selon eux, Lomé a depuis le début choisi une position souple à l’égard des militaires au pouvoir au Mali. Le gouvernement du Président Faure Gnassingbé, s’est opposé aux lourdes sanctions contre le peuple malien. Rappelons aussi que, le President du Togo, Faure Gnassingbé s’était aussi discrètement rendu à Bamako en fin janvier, pour rencontrer le Président Assimi Goïta. Enfin, le Togo appartient depuis février à un groupe de dialogue chargé de faciliter les négociations internationales.

Le Togo par la voix de son Ministre des Affaires Étrangères, Robert Dussey, a donné un avis favorable à la requête malienne. Selon le Chef de la diplomatie togolaise, Le Président de la République du Togo, Faure Gnassingbé, se dit également très préoccupé par la situation que traverse L’État malien. Alors que, le Mali vient de piquer la France et ses partenaires europeens en début de semaine avec la rupture des accords militaires, le Togo, semble se mettre dans un exercice délicat, voir impossible.