De tout temps, en tout point du globe et sans exception, la monnaie nationale a été, et demeure, la mesure du niveau de souveraineté des états nationaux.

C’est en 1958, faisant face aux luttes d’indépendance dans ses colonies et aux pressions grandissantes de ses concurrents impérialistes refusant l’appropriation d’un marché en devenir, que le gouvernement De gaulle décide de « partir », sans pour autant lâcher quoique ce soit en Afrique, et décide de la Françafrique.
Nous ne reviendrons pas sur la Françafrique, système néo-colonial d’une efficacité redoutable, livrant l’Afrique, pieds et poings liés, aux entreprises et aux banques françaises, s’appuyant sur un réseau de laquais politiques locaux complices, formés dans les officines de la France voire dans sa propre armée : dictatures, coups d’états, assassinats de dirigeants, de présidents en exercice…tous les coups tordus sont permis, pourvu que le pillage continue.
Les Total, Bouygues, Bolloré, Areva…montrent à quel point ce système, pour l’essentiel, est toujours en place, intact et efficace.
Ainsi, le Franc CFA est né au sein de l’entreprise de néo-colonisation qu’est la Françafrique, il en est l’un des instruments majeurs.
Au prétexte de garantir la stabilité de la « nouvelle monnaie créée », tous les pays visés (Communauté financière d’Afrique et Communauté financière en Afrique centrale) sont contraints de « déposer » la moitié de leurs réserves au Trésor public…français.
Ainsi, 50% des réserves de change de dizaines de pays « souverains » sont captés par une ex-puissance coloniale. Sommes nous vraiment en 2023 ?
Le CFA engendre ainsi une situation de pillage organisé qui, pour les opinions publiques de toutes les populations concernées, doit cesser et, comme au Burkina Fasso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, de nombreuses manifestations avaient récemment montré cette détermination.

La France, très inquiète de cet évènement, avec l’aide de Ouattara, son contremaître sur place, a très vite fait savoir son point de vue : « A terme, le Franc CFA s’appellera l’ECO. »(Paris, Ouattara après son entrevue avec Macron).
Ainsi, tout est dit : A part le nom, pour la France, rien ne doit changer !
L’inquiétude de la puissance française est-elle justifiée ? Oui, dans la mesure où certains pays, moins inféodés que d’autres, commencent à faire entendre une petite voix « séparatiste ».
Pour autant, ce qui se joue sur le sol africain ne se joue pas pour les africains. Il est clair, en effet, que les Usa sont à la manoeuvre, comme ils l’ont été en ex-URSS jusqu’à sa chute, comme ils le sont aujourd’hui en Chine et en Afrique pour les mêmes raisons : Ouvrir grand ces marchés aux multinationales américaines et l’Afrique, évidemment, est une immense part de ce marché !