Le poste de président de la Fédération Ivoirienne de Football (Fif) est Vacant depuis le décès, le 21 novembre 2020 de son président Augustin Sidy Diallo. Enfin, le 23 avril 2022 à Yamoussoukro, se tiendra l’élection du nouveau président de la Fif. Trois candidatures ont été validées par l’instance en charge desdites élections dont, celle de l’emblématique capitaine des éléphants, Didier Drogba. Quel est l’héritage qui sera légué à Didier Drogba, s’il devient le 13ème président de la Fédération Ivoirienne de Football, à l’issue des élections à venir?

Par Edmond Sossou

Tous les regards aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’extérieur, sont focalisés sur la date du 23 avril 2022. Mais l’issue du scrutin devant consacrer le prochain homme fort de la Fif, reste un casse-tête. Le match s’annonce très serré entre le premier vice-président du comité exécutif sortant et président de la Ligue de football professionnel Sory Diabaté, l’ancien premier vice-président de la Fif, chargé de la commission Marketing et Promotion, sous le mandat de Jacques Anouma, Yacine Idriss Diallo et l’ancien capitaine et stars de la sélection nationale, Didier Drogba. Soutenu par la majorite des ivoiriens notamment les amoureux du cuire rond, Didier Drogba s’il est élu, deviendra ainsi le13ème président de l’histoire de l’instance dirigeante du football ivoirien. Une institution fondée le 7 avril 1960 et remplie d’histoire, est donc l’héritage que le héros national DD, aura la lourde responsabilité de porter.

A sa création le 07 avril 1960, le premier président de la Fédération Ivoirienne de Football est, Germain Coffi Gadeau, l’ancien ministre et grand chancelier, compagnon de lutte du père fondateur Félix Houphouët-Boigny. Trois ans plus tard, il cède son siège à un autre compagnon de Félix Houphouët-Boigny. L’ancien ministre et grand médiateur de la République Mathieu Ekra devient ainsi président de la Fif et dirige l’institution durant deux ans, de 1963 à 1965.

Ibrahima Coulibaly sera installé à sa suite et a dirigé la faîtière du football ivoirien de 1965 à 1972. Sous la présidence de ce dernier, la Côte d’Ivoire, entrainée par l’Ivoirien Alphonse Bissouma, participe pour la première fois à une phase finale de Coupe d’Afrique des nations (Can) en 1965 en Tunisie.

Hubert Varlet à son tour, de 1972 à 1973 prend la tête de la Fif. Son séjour sera écourté par la nomination du magistrat Camille Oguié, par le ministère des Sports. Ce dernier n’a dirigé l’institution que pendant une année, de 1973 à 1974. Il sera remplacé par l’ancien président du Stade d’Abidjan Amani Golly François, qui restera en poste pendant six ans de 1974 à 1980. Il va aussi céder sa place à un autre magistrat, en la personne de Jean Brizoua-Bi. Ce magistrat restera en place durant huit années de 1980 à 1988. Avec Jean Brizoua-Bi, la Côte d’Ivoire participe à quatre phases finales de Coupe d’Afrique des Nations (Can) et occupe la 3ème place au cours de l’expédition de1986 en Egypte. Après l’élimination des éléphants dès le 1er tour à la Can au Maroc en 1988, Jean Brizoua-Bi est poussé à la démission par ses détracteurs. L’administrateur civil Ezan Emmanuel, nommé par le ministère des Sports, assure son intérim. De 1988 à 1990, l’ancien joueur du Stade d’Abidjan, champion d’Afrique des clubs champions en 1966, vient à la tête de la Fif. Sa gestion fut stopée par l’élection du pharmacien René Diby. Lui aussi, partira après sa nomination au poste de ministre des Sports dans le gouvernement du nouveau Premier ministre Alassane Ouattara.

Suite à cette nouvelle démission, la Fédération Ivoirienne de Football, Connaîtra une nouvelle élection qui va consacrer la victoire de l’administrateur des Services financiers Dieng Ousseynou. Celui-ci, restera pendant 12 ans à la tête de la famille du football en côte d’Ivoire. Sous sa présidence, la Côte d’Ivoire, sera consacrée pour la première fois de son histoire, Champione d’Afrique des Nations en 1992.

La désillusion des éléphants à la Can 2002 au Mali, derniers sur les 16 équipes participantes et l’élimination pour le mondial 2002 ont fini par avoir raison du vétéran des présidents qui se sont, juste que là succedés à la tête de cette fédération. Contraint les acteurs du football à l’époque, il démission en février 2002, cédant son fauteuil à un autre administrateur des services financiers et son bras droit, Jacques Anouma qui, garde la maison durant une période intérimaire de dix mois. De nouvelles élections ont eu lieu et en décembre 2002, Jacques Anouma est élu à la tête de la Fif pour un mandat de 04 ans. Mais en 02 ans de gestion, ce visionnaire, marque les esprits et conduit l’équipe nationale de la Côte d’Ivoire pour la première fois à une coupe du monde en 2006. Cet exploit fut réedité en 2010 avec la participation des éléphants à la coupe du monde en Afrique du sud .

En 2011,  à la suite d’une nouvelle élection, il cède son fauteuil à Augustin Sidy Diallo. Avec le défunt président de la Fédération Ivoirienne de Football, la nation ivoirienne remporte en 2015, la 2ème coupe d’Afrique des Nations de son histoire. Le pays participe également à sa 3ème coupe du monde en 2014 au Brésil.

Avec le projet  »Renaissance » dont il est le porte flambeaux, Didier Drogba au soir de son élection à la tête de cette institution prestigieuse du paysage sportif ivoirien, aura entre ces mains, un héritage riches d’exploits et d’histoires dont il aura la lourde tâche, de faire rayonner davantage. Mission impossible ? L’avenir nous situera en son temps.