Dans le but de soutenir l’armée camerounaise dans la lutte contre le groupe islamique Boko Haram qui a envahi  la région extrême-Nord du pays, le Cameroun a procédé le 12 avril dernière à une signature d’accord militaire avec Moscou. Un accord qui ne semble  pas être du goût des USA.

Par Esther Blessing MEVO

«Je ne peux pas croire que le gouvernement ait signé un accord militaire avec la Russie au plus fort de l’agression en Ukraine. C’est un coup de pied dans l’œil des États-Unis et de la France, deux pays dont le Cameroun pourrait avoir besoin d’aide à l’avenir. Mais, tant mieux pour les Amazoniens». Tels sont les propos du diplomate  américain  Tibor Nagy pour qui le moment est mal choisi pour que le Cameroun passe à la signature de l’accord militaire avec Moscou. En effet, étant partenaire militaire et financier de l’Ukraine dans la lutte contre l’invasion russe, les USA perçoivent le cas du Cameroun d’avec Moscou comme une provocation et n’ont pas manquer  d’envoyer des messages de menaces au président du Cameroun. Toutefois, il urge de savoir que l’accord militaire entre le Cameroun et la Russie ne date pas d’aujourd’hui. C’est du moins ce qu’on peut tirer des propos de Boris Bertold,  journaliste, écrivain, chercheur, activiste politique et lanceur d’alertes prolifique camerounais. À cet effet, il ajoute : « Depuis bientôt 10 ans,  le Cameroun et la Russie coopère militairement. De nombreux officiers camerounais ont été formés en Russie.  La Russie fournit du matériel militaire au Cameroun dans sa lutte contre les terrorismes.» Aussi, « en 2015, un accord de coopération militaire avait déjà été signé par  Edgard Alain Mebe Ngo  à l’époque ministre de la Défense et le général russe Anatoly  Punchuk, à l’époque directeur adjoint des services techniques et militaire à la présidence russe , pour la fourniture d’équipements,la maintenance et le transfert des technologies. Ainsi, l’accord du 12 avril 2022, ne présente rien du tout» a t-il clarifié. Cependant, il faut noter que les États-Unis d’Amérique furent autrefois le partenaire militaire du Cameroun. Un accord entre les deux pays qui a été rompu en 2019 suite à des accusations de violations des droits de l’homme.