Seul candidat en lice, le leader chiite Nabih Berri, allié du Hezbollah, a été réélu le mardi 31 mai 2022, Président du Parlement libanais pour un 7ème mandat consécutif de 04 ans. Une réélection qui n’a pas surpris, mais qui garde un goût médiocre au regard de tout le désordre,  qui s’est installé au Liban depuis des années, sous les mêmes figures politiques.

Par Edmond Sossou

Les parlementaires de la nouvelle Assemblée Nationale du Liban, ont réélu le mardi 31 mai 2022, le président sortant du Parlement. En effet, Nabih Berri, 84 ans et en poste depuis 1992, a été reconduit pour la 7ème fois consécutive, pour 04 ans. Bien que le Hezbollah et ses alliés aient perdu la majorité au Parlement au cours des dernières législatives, marquées par une montée des candidats indépendants, il est resté indétrônable.

A l’occasion du vote l’ayant consacré encore Président du Parlement, Nabih Berri, a été élu dès le premier tour avec 65 voix sur les 128 voix que compte la Chambre, contre 98 voix lors des dernières élections en 2018. Depuis 30 ans qu’il occupe ce fauteuil, c’est la première fois, que ce dernier, obtient un score aussi insignifiant.

Nabih Berri, avec le mouvement Amal et le Hezbollah, a raflé 27 sièges chiites au Parlement. Pour beaucoup d’observateur, ces derniers, ont pratiquement imposé une fois encore, cet homme d’expérience et controversé représentant de la classe politique traditionnelle, à la tête du parlement du Liban.

Grande bataille pour le poste de Vice-Président

Le choix du Vice-Présidence de la Chambre, a été âprement disputé. Au bout d’une bataille très serrée, c’est finalement le député Elias Bou Saab, membre du Courant Patriotique Libre (Cpl) fondé par Michel Aoun, qui a été élu Vice-Président. En effet, le poste de Vice-Président revient à la Communauté
Grecque-Orthodoxe, selon la répartition confessionnelle des hautes fonctions de l’État en vigueur au Liban.

Au cours de cette première échéance constitutionnelle, après les élections législatives, les partis traditionnels ont renforcé leur emprise sur une Chambre divisée, où, aucune coalition ne détient une majorité précise.

Un mandat de trop et de grandes attentes

Certains députés, ont exprimé leur objection à la réélection du Président Nabih Berri. Ils ont matérialisé leur position, par des slogans inscrits sur les bulletins de vote.

La majorite des députés réclament, Justice pour les victimes de l’explosion de Beyrouth, faisant ainsi, référence à l’explosion au Port de la capitale en 2020. Cet accident dont l’enquête n’a pas bougé, en raison de l’opposition du Hezbollah, a fait plus de 200 morts.

Selon certains observateurs, plusieurs autres bulletins de vote comportaient le nom de Lokman Slim, le militant et intellectuel critique du Hezbollah, retrouvé assassiné dans sa voiture en février 2021.

Nabih  Berri, un Président « immortel » ?

L’indéboulonnable, Nabih Berri, est réélu depuis le 31 mai 2022, à la tête du Parlement du Liban, pour un 7 ème mandat consécutif de 04 ans. À 84 ans, le polititien chiite proche du Hezbollah, conserve un poste qu’il occupe depuis 1992.

Incontesté sur la scène politique, Nabih Berri, a gagné les élections alors que, le Liban est frappé par la pire crise socio-économique de son histoire. Pour une grande partie de la population, certaines organisations internationales et certains pays étrangers, cette crise qui ronge le Liban, est due à la corruption et à l’inertie de ses dirigeants restés en place, depuis des décennies.

À en croire ses proches, Nabih Berry se dit indispensable, parce qu’il est considéré comme, la pièce maîtresse de l’échiquier politique libanais. Pour le quotidien l’Orient-Le Jour, la gouvernance du pays, dépend d’une sorte de mécanisme du chaos dont l’actuel Président de la Chambre, demeure la noyau central.
Nabih Berri, est donc au coeur d’un système politique qui, le rend immortelle aux affaires et dans la gestion de l’État.