Le samedi 04 juin 2022, s’est tenu à Accra au Ghana, un sommet extraordinaire des Chefs d’État de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Les transitions en cours au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, sont les sujets majeurs qui ont meublé les débats. Par manque de consensus, les pays membres se séparent dos à dos pour se retrouver dans 1 mois.

Par Edmond Sossou

Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, sont 03 pays de l’Afrique de l’Ouest, qui sont entre les mains des militaires, depuis plusieurs mois. La Cedeao, a opté pour le durcissement des sanctions, afin d’obliger ces militaires, à mettre fin aux differentes transitions et retourner la gestion des affaires aux civiles. Cependant, la réponse des militaires se manifeste clairement par la prolongation de leurs séjours au sommet de l’État.

Cette situation qui a réuni, les Chefs d’États de l’Afrique de l’Ouest, à Accra, au Ghana, le samedi 04 juin 2022, n’a pas connu une grande amélioration. Au cours de ce nouveau sommet qui, s’est penché sur la question des militaires au pouvoir, la réaction de la Cedeao reste mitigée. Finalement, pas d’assouplissement ni de durcissement des sanctions, par l’organisation sous régionale

Le Mali toujours insaisissable par la Cedeao ?

La situation au Mali, reste la plus compliquée à gérer pour l’organisation sous-régionale. La Cédéao, s’oppose toujours à la proposition des 24 mois de transition, par l’équipe conduite par le Colonel Assimi Goïta. Elle maintient par contre, sa proposition de 16 mois maximum. Mais au sein de la Cedeao, le consensus entre les États membres, peine à être une réalité autour de cette question malienne.

le samedi dernier, selon plusieurs sources, un huis-clos interminable a eu lieu entre les Chefs d’États. À en croire ces sources, c’est le signe manifeste d’un désaccord au sein de l’organisation. Les mêmes sources, précisent que, les pays membres étaient divisés en deux camps.

Certains Chefs d’États, restent favorables au maintient de la pression et des sanctions sur le Mali. Il s’agit notamment,  du Niger, de la Gambie et du Ghana. Par contre, les autres pays, en occurrence le Nigeria, ont  dilué leur position et voient les sanctions trop exagérées contre le peuple malien. Présent à ce sommet, le Président du Nigeria, Muhammadu Buhari, extime que, ces sanctions ne devraient plus continuer, en cette période de guerre en Ukraine qui, impacte toutes les économies du monde.

Au regard du manque d’union autour des décisions, les chefs d’État de la Cedeao, ont donc décidé, de renvoyer leur décision au 03 juillet, date du prochain sommet ordinaire de la Cédéao.

L’Uemoa désigne un médiateur pour le Burkina Faso

Le samedi 04 juin 2022, en marge du sommet de la Cedeao, s’est également tenue à Accra, un sommet de l’Union Économique Monétaire Ouest Africain (Uemoa). Au cours de ce sommet, l’occasion a été donnée au Premier Ministre burkinabè, Albert Ouédraogo et au Ministre malien des Affaires Étrangères, Abdoulaye Diop, pour plaider de leurs différentes situations devant les chefs d’État de cette organisation.

Ce sommet de l’Uemoa, a par ailleurs,  désigné l’ancien Président du Niger, Mahamadou Issoufou, Médiateur pour le Burkina Faso. A ce niveau aussi, le délais de la transition pose problème. Les nouvelles autorités du Faso insistent toujours sur une transition de 03 ans. Mais la Cedeao et l’Uemoa, souhaitent que, Ouagadougou diminue ce délai. Cependant, la Cedeao, est satisfait de la disponibilité des autorités du Burkina Faso, à maintenir le dialogue avec l’organisation régionale.

La Guinée, a 01 mois pour réviser sa position

La Cedeao, rejete également les 36 mois proposés par les nouvelles autorités guinéennes. Il faut noter que, Conakry, a déjà échappé aux sanctions fin mars. La Cedeao, accorde une courte periode de 01 mois, à Mamadou Doumbiya et son équipe pour revoir ce calendrier.