Le chef de l’Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, a suspendu ce jeudi soir, la médiatrice de la République Busisiwe Mkhwebane, avec effet immédiat.

Nommée par l’ancien président Jacob Zuma, la médiatrice de la République a été suspendue dans la soirée de ce jeudi 09 juin 2022, avec effet immédiat jusqu’à ce que le Parlement qui a déjà lancé une procédure de sa destitution depuis le mois dernier, se prononce. «Le président Cyril Ramaphosa a décidé (…) de suspendre Busisiwe Mkhwebane du poste de médiatrice de la République à compter du 9 juin 2022», a indiqué un communiqué de la présidence.

Busisiwe Mkhwebane est accusée de partialité, d’incompétence, dans ses enquêtes. On lui reproche même de protéger l’ancien président Jacob Zuma. Une plainte pour faux témoignage a été déposée contre elle. Même depuis plusieurs années, des voix se lèvent pour demander la destitution de Mkhwebane, le contexte de cette décision prise par l’actuel chef d’Etat pose polémique. En effet la suspension de la médiatrice de la République intervient au lendemain de son annonce de l’ouverture d’une enquête publique visant Ramaphosa.

Faut-il le rappeler, Ces dernières années, celle-là qui est chargée de contrôler les agissements de l’exécutif et le bon usage de l’argent public, a multiplié les enquêtes impliquant le président, notamment sur des dons de campagne ou sur la base de vagues accusations de violation de l’éthique. En effet, le président est accusé d’avoir caché à la police un cambriolage datant de 2020 dans l’une de ses propriétés, au cours duquel environs 3,8 millions d’euros en espèces ont été trouvés, cachés dans du mobilier.

La semaine dernière, une plainte a été déposée par l’ex-chef du renseignement, Arthur Fraser, qui dit que le chef de l’Etat aurait « payé » les auteurs du cambriolage « pour leur silence ». Des accusations que rejette Cyril Ramaphosa, qui dénonce des « sales coups » et des « intimidations ».