Depuis qu’il apparaît tant sur les écrans qu’en public, Komi Koutché a gardé sa faculté de grand orateur. Vous pouvez l’écouter des heures durant sans vous lasser.
Malgré la joie des amoureux du cuir rond, malgré la liesse  des milliers de supporters de Léo Messi à travers le monde, ils étaient également des milliers à suivre Komi Koutché hier lors de son grand oral. Personne  ne voulait se faire compter  l’événement.
Komi Koutché toujours tiré à cinq épingles, visage serein, cheveux soigneusement coiffés,  lunettes à la Lumumba, dégage une pureté extérieure aux dimensions intérieures irréprochables. L’homme maîtrise son débat.

Il a éloquemment convaincu ses followers sur sa vision restée invariable, sa conviction  et le sens de sa lutte. Lutte pour les élections libres, lutte pour le droit de vote, lutte pour la démocratie tout court. Or, les multiples équations posées par les variables d’exercices de la démocratie au sud du Sahara de façon générale, sont difficilement solubles surtout avec la compréhension et l’usage que l’on a de la démocratie  qui désenchantent le peuple. Si malheureusement la démocratie se réduit à une dimension fondamentale mais limitée dénommée « démocratie constitutionnelle », il faut reconnaître qu’il s’agit ni plus ni moins d’une pathologie. D’où le Dr Koutché salue l’ouverture des prochaines élections législatives par le pouvoir en place en martelant que : « c’est une opportunité qui s’offre enfin pour le peuple béninois d’aller aux urnes exprimer sa souveraineté comme il en a l’habitude ».

Il faut par ailleurs dire aussi que, le Dr Koutché conserve, bon an mal an,  toute sa qualité d’homme d’Etat. Et, c’est ce qu’il a de plus facilement attaquable eu égard à la pratique de la chose politique sous nos tropiques. Si l’on prétend le placer très haut en qualité d’homme d’Etat, ce serait puéril d’attendre les dithyrambes et les cadeaux de la classe politique. C’est en effet de bonne guerre. Dans cette complexité, nous avons extrait deux facteurs : le premier qui est l’intensité extraordinaire de son intelligence et le second, inanalysable, le don artistique. Ce sont ces deux facteurs qui lui confèrent les attributs d’un Tout. Oui, un tout qui est la fierté d’une jeunesse qui croit toujours le revoir aux affaires, un tout qui est l’espoir d’un peuple qui aspire au mieux-être. Un tout qui n’empêche guère des ouvertures….

Par Romuald Boko