L’inquiétude devient de plus en plus grande au niveau de l’Organisation mondiale de la santé. Et pour cause, le risque de résurgence de la méningite de type A. Traditionnellement remarquée en janvier, la saison où les infections sont les plus fréquentes, l’affection semble refaire surface.

Alors que la méningite de groupe A avait quasiment été éradiquée, à cause de la pandémie de covid-19 qui a perturbé les déplacements et les campagnes de vaccination en 2020 et 2021, 50 millions d’enfants sur le continent africain n’ont pas pu être vaccinés contre cette forme de la maladie qui peut entraîner la mort ou des lésions cérébrales.

Contrairement en 2019, l’année 2020 présente un tableau faible en matière de lutte contre la méningite. Dans plusieurs pays, les activités de santé publique entrant dans la lutte contre la méningite ont été réduites de moitié, pendant la période, fait remarquer le rapport de l’oms

Malgré une amélioration observée en 2021, l’oms appelle les Etats concernés à monter rapidement en puissance dans leurs mesures de prévention.

« Avoir vaincu la méningite de groupe A, c’est l’une des plus grandes victoires médicales en Afrique. Aucun cas n’a été détecté sur le continent, ces cinq dernières années. Mais alors que la pandémie de covid a retardé la vaccination de plus de 50 millions d’enfants, il y a un grand risque que ces avancées soient perdues », souligne le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale Afrique de l’oms.

 

Il faut préciser que la méningite d’origine virale ou bactérienne est une inflammation de la membrane qui enveloppe le cerveau et la moelle épinière. En 1996, une épidémie de méningite de type A avait tué 250 000 personnes, dont 25 000 en quelques mois, sur le continent.

Dans les pays à risque, sur une ceinture géographique qui s’étend du Sénégal à l’ouest jusqu’à l’Ethiopie à l’est, l’Oms appelle à soutenir les programmes de prévention et de vaccination.

Selon l’organisation, un milliard et demi de dollars seront nécessaires dans les huit années à venir pour espérer vaincre cette maladie.

Yasmine Gounongbé